Catalogue des œuvres
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Les États et la construction des gendarmeries africaines au XXe siècle : le cas du Gabon, 1945-1969
C'est dans la seconde moitié du XXe siècle que nombre d'États africains francophones se dotent des forces de défense nationale et de sécurité. À partir de l'exemple de la gendarmerie gabonaise, cet ouvrage analyse les conditions de création de ces institutions militaires et policières et leur rôle dans la construction de l'État postcolonial. Il permet aussi d'apprécier l'internationalisation du modèle gendarmique français et de repenser les relations militaires de la France avec les États africains au lendemain des indépendances. En effet, la Gendarmerie nationale gabonaise est née du legs de la gendarmerie de l'Afrique équatoriale française et de la coopération militaire franco-gabonaise établie dès 1960. Loin d'organiser un simple attribut de souveraineté, la création de cette institution militaire est d'abord motivée par sa place dans la dynamique historique du Gabon. Avant l'indépendance, elle était déjà implantée dans toutes les régions. Et son rôle en matière de sécurité et de maintien de l'ordre public est vraisemblablement apprécié par les autorités administratives, judiciaires et militaires. C'est pourquoi, les autorités gabonaises lui donnent une place de choix dans leur système de sécurité et de défense. Mais sa construction, indissociable de celle de l'État, est rythmée à la fois par la politique française au Gabon, mêlant stratégies d'influence et assistance technique, et par la complexité des rapports des autorités politiques gabonaises avec les premières élites militaires. Ces faits, qui altèrent quelque peu sa constitution et ses liens avec l'État, n'empêchent pas le Gabon d'organiser une gendarmerie selon le modèle français et de l'employer comme un outil au service du public. Par son maillage territorial, elle participe à la diffusion de l'autorité de l'État naissant. Par l'exécution de ses missions, elle produit, non sans fragilités, la sécurité, l'ordre et la défense de l'État en construction.
- Auteur : Sidina Noël Mvou Kounta
- Date : 2024
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Jacques L. Opangault, 1907-1978 : de la colonie à la République, l'action politique
Dans un style dépouillé, pour mieux faire connaître le climat des années de décolonisation au Moyen-Congo, Elie Mavoungou dépeint le portrait et l'action politique de Jacques Ludovic Opangault, Vice-Président de la première République du Congo, et de celle d'autres principales personnalités politiques dont l'abbé Fulbert Youlou et Jean Félix-Tchicaya. Trois noms, trois personnages et trois styles différents qui marquent l'histoire politique des premières années du Congo pré-indépendant. Amis d'un jour, adversaires de toujours mais jamais ennemis. Cet essai biographique analyse les réalités ethniques congolaises qui imprègnent aujourd'hui encore, la pensée politique des Congolais, au défi d'une démocratie balbutiante.
- Auteur : Élie Mavoungou
- Date : 2024
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Jean Félix-Tchicaya, 1903-1961 : analyse du discours parlementaire
"Les interventions des députés en séance sont un moyen d'évaluer leur réelle participation à la vie politique à l'Assemblée nationale. Elles sont recensées avec exactitude et laissent une trace politique et humaine indélébile. Élie Mavoungou a choisi de compulser avec minutie les nombreux discours de Jean Félix-Tchicaya au Palais Bourbon. Dans une analyse critique, il rafraîchit ce pan de l'histoire du Congo demeuré sous l'empire d'un oubli injustifié. Il réaffirme l'attachement et le combat d'un homme pour sa terre. Ses analyses mettent en lumière le discours éminemment politique de Jean Félix-Tchicaya. La parole du député du Moyen-Congo aux accents parfois polémiques est l'expression de la proclamation du refus de tout impérialisme quels qu'en soient les fondements, et la revendication sincère des Droits fondamentaux des indigènes. [...]" (Extrait du résumé de quatrième de couverture).
- Auteur : Élie Mavoungou
- Date : 2019
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La transmission de l'État colonial au Gabon : 1946-1966, institutions, élites et crises
Le discours du Général de Gaulle du 28 janvier 1944 représenta une ouverture majeure de la doctrine coloniale française et ouvrit aussi une nouvelle page de l'histoire des territoires colonisés d'Afrique noire. Il fut suivi d'un processus marqué par des lois définissant un nouveau statut pour les colonisés et par l'adoption de la Constitution du 27 octobre 1946. Cette dernière prévoyait, dans le cadre d'une " Union Française ", l'octroi de la citoyenneté française, l'autorisation des partis politiques locaux et leur représentation dans les assemblées parlementaires métropolitaines. La loi Defferre de 1956, puis la Constitution de 1958, instituant une " Communauté franco-africaine ", réalisèrent une nouvelle étape, permettant la démocratisation des processus électoraux en Afrique, la constitution de véritables assemblées et conseils de gouvernement territoriaux. La transmission de l'État colonial était en marche sur le plan politique. Cette évolution s'effectua non sans contradictions au sein des " élites " et au fil de crises multiples. C'est dans ce contexte d'effervescence, qui dissimulait mal les antagonismes entre partisans de tous bords, que le Gabon devint indépendant en 1960. Ainsi émergea un personnel politique et administratif qui, obsédé par son positionnement aux sommets du pouvoir, s'écarta très vite des impérieuses nécessités de la construction d'un nouvel Etat. Mal-gré la présence d'une assistance technique française et d'anciens commis de l'administration coloniale, le Gabon ne parvint pas à combler ce hiatus originel. L'instrumentalisation de la Constitution par le président Léon Mba généra des actes impopulaires, sources d'un malaise persistant dans le pays. Cette dérive autoritaire déboucha sur le putsch du 18 février 1964 qui l'évinça du pouvoir. Il ne fut rétabli in extremis que par une intervention militaire française. C'est l'histoire mouvementée de cette transmission de l'Etat colonial aux Gabonais que W.-A. Ndombet nous décrit ici avec force détails à partir des sources d'archives.
- Auteur : Wilson-André Ndombet
- Date : 2009